Près d’une décennie après que le scandale des émissions de Volkswagen ait secoué l’industrie automobile mondiale, BMW se retrouve sous surveillance réglementaire. L’Autorité fédérale des transports automobiles (KBA), l’organisme allemand de réglementation automobile, a publié aujourd’hui une déclaration selon laquelle elle a identifié un dispositif d’arrêt non autorisé dans certains modèles diesel de la BMW X3. Ce dispositif, qui compromettrait les systèmes de contrôle des émissions des véhicules, concerne spécifiquement les modèles produits entre 2010 et 2014 équipés du moteur diesel N47D20.

La découverte concerne environ 33 000 véhicules en Allemagne et environ 100 000 à 150 000 véhicules à travers l’Europe, selon la déclaration d’un porte-parole de BMW pour

L’enquête de KBA a révélé que les modèles BMW X3 impliqués présentent une réduction de la recirculation des gaz d’échappement lorsque la climatisation est activée ainsi que dans certaines conditions de température ambiante. Ces pratiques, une fois considérées dans la plage opérationnelle acceptable, ont été jugées inadmissibles à la suite des récents arrêts de la Cour de justice de l’Union européenne (CJCE). Ces véhicules limitent donc indûment l’efficacité de leurs systèmes conçus pour réduire les émissions d’oxydes d’azote.

Ce problème trouve son origine dans l’argument de longue date de l’industrie automobile en faveur d’une « fenêtre thermique » pour le post-traitement des gaz d’échappement. Les constructeurs ont affirmé que de telles limitations sont nécessaires pour éviter d’éventuels dommages au moteur. Cependant, la CJCE a considérablement réduit la portée des actions autorisées à cet égard, en resserrant le cadre réglementaire régissant les émissions des véhicules.

BMW a fait part aux médias allemands et à KBA de son intention de garder toutes les possibilités juridiques ouvertes, la décision de KBA n’étant pas encore définitive. L’entreprise insiste sur le fait que le système de contrôle des gaz d’échappement en question est conforme aux normes légales en vigueur. Malgré cette position, BMW reconnaît le potentiel de problèmes concernant la durabilité de certains composants de traitement des gaz d’échappement dans les modèles concernés. Cette déclaration fait suite aux décisions de la CJCE, qui ont conduit à une réévaluation des exigences relatives aux véhicules diesel et à l’application rétroactive de normes aux technologies datant de moins de 15 ans.

Le contexte plus large

Les moteurs diesel BMW concernés, introduits sur le marché en 2007 et conformes à la norme d’émission Euro 5 depuis 2010, font partie d’un problème plus large antérieur au scandale Volkswagen. La norme Euro 5, qui fixait une limite de NOx à 180 mg/km, était la référence pour l’homologation des véhicules dans l’UE jusqu’à l’introduction de la norme Euro 6, plus stricte, en septembre 2015, quelques jours seulement avant l’éclatement du scandale Volkswagen. Il n’y a pas encore de déclaration officielle de BMW, mais nous avons demandé un commentaire à ce sujet et nous mettrons à jour l’article dès que nous aurons une réponse.

[Source: Heise]